19e DIMANCHE ORDINAIRE « C » 2019
Parole de Dieu: Sagesse 18, 6-9; Hébreux 11, 1-2.8-19; Luc 12, 32-48.
Dans l'extrait de la lettre aux Hébreux que nous avons entendu précédemment, il est à noter que l’expression « grâce à la foi » revient à quatre reprises. Par ces mots, l’auteur fait l’éloge de la foi des ancêtres. Il revisite l’histoire sainte, en particulier l’épisode de la vie d’Abraham, considéré comme le Père des croyants, et de Sara, son épouse, et centre l’attention sur la foi qui a transformé leur vie et leur a donné de voir la réalisation de leur espérance. « Grâce à la foi », ils ont entendu et obéi à l’appel de Dieu, ils ont pris la route sans trop savoir où cela les conduirait, ils se sont engagés à accomplir sa volonté et ils ont réalisé l’impossible.
Sous cet angle, on peut faire un lien avec la première lecture, où l’auteur du livre de la Sagesse fait un rappel des événements de l’Exode, de la fameuse nuit de la délivrance du peuple élu, où Dieu a accompli les promesses faites jadis aux Pères. Ces derniers ont vécu dans l’espérance de voir ce jour, mais ils sont morts sans en avoir vu la réalisation, mais dans la foi ils l’avaient salué de loin.
C'est précisément cette foi et cette espérance que Jésus recommande à ses disciples. Qu'ils prennent la tenue de service, qu'ils gardent leur lampe allumée et qu'ils soient des serviteurs vigilants, voilà ce que Jésus attend d’eux. La parabole des serviteurs vigilants et celle du voleur de nuit sont le reflet d'une situation marquée par des circonstances difficiles exigeant des disciples la plus grande vigilance. Ces paraboles peuvent très bien être relues dans le contexte de crise que nous vivons actuellement en Église.
Il va sans dire que faire partie de l’Église et surtout s’y engager ne va pas de soi aujourd’hui. Nous ramons constamment à contre-courant. Les vents contraires sont tellement forts que plusieurs s'essoufflent, se découragent et sont tentés d’abandonner le bateau. En constatant la réduction du nombre des prêtres et des fidèles et la diminution des ressources humaines et financières, comment réagissons-nous? Est-ce que tout cela nous porte au découragement et à l'abandon? Qu'en est-il de notre foi et de notre espérance? À l’instar d’Abraham et de Sara, qui sont des modèles à cet égard, c’est en persévérant dans la foi que, malgré toutes les fatigues et lassitudes, nous pourrons tenir bon et voir la réalisation des promesses de Dieu. L'exhortation de Jésus à ses disciples de rester vigilants et en tenue de service ne vaut-elle pas pour nous aussi?
Rester en état de veille, revêtir la tenue de service et garder nos lampes allumées, autrement dit garder bien vivante notre foi, cela implique que nous fassions des efforts pour la nourrir de diverses manières. L'une des plus belles façons de le faire est de donner à la parole de Dieu une place prioritaire dans toutes nos activités pastorales et notre vie quotidienne. La parole de Dieu est une véritable nourriture, au même titre que l’eucharistie. D’ailleurs, dans l’évangile de Jean, Jésus ne se présente-t-il pas lui-même comme pain de vie de deux façons différentes: comme parole de révélation et comme pain eucharistique? À la table de la Parole aussi bien qu'à celle de l'eucharistie, cette nourriture contribue à maintenir vivante notre foi, à nous garder vigilants et à soutenir nos engagements.
En ce sens, avec l’aide de l’Esprit Saint et dans la foi, qui « est une façon de posséder de que l'on espère », restons vigilants dans la prière. Aussi, reprenons ensemble cette belle prière du psalmiste : « Que ton amour, Seigneur, soit sur nous, comme notre espoir est en toi ». (Ps 32)