DIMANCHE DE PÂQUES « C » 2019
Parole de Dieu : Actes des Apôtres 10, 34a.37-43; Colossiens 3, 1-4; Jean 20, 1-9
Après les tristes événements du vendredi où elle a été témoin de la mort de Jésus, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin, le premier jour de la semaine, pour constater avec stupéfaction qu'il est vide. Que s'est-il passé? Une seule réponse à la question posée par le tombeau vide lui vient à l'esprit : on a enlevé le corps de Jésus. Comme cela nous arrive à nous aussi en des circonstances difficiles, elle est comme empêchée de percevoir l'inattendu de Dieu au-delà de l'épreuve. Complètement désemparée, elle s'empresse de rapporter le fait aux disciples.
Tout aussi étonnés, Pierre et l'autre disciple courent jusqu'au tombeau pour vérifier les dires de Marie Madeleine. Le disciple que Jésus aimait étant plus rapide que Pierre, il arrive le premier, mais n'entre pas. Pierre arrive à son tour, entre dans le tombeau, « aperçoit les linges posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. » Pourquoi l'évangéliste s'attarde-t-il à détailler ainsi la position des choses? Celles-ci étant placées en ordre, cela exclut l'hypothèse évoquée par Marie Madeleine, à savoir l'enlèvement du corps par des personnes mal intentionnées. Il va sans dire que les linges n'auraient pas été aussi bien placés. Pour Pierre et Marie Madeleine, tout n'est qu'étonnement et perplexité; ils ne savent que penser.
Par ailleurs, pour l'autre disciple, la vacuité du tombeau et la disposition ordonnée des linges suscite une tout autre réaction : « il vit, et il crut ». Qu'a-t-il vu? Dans l'espace restreint du tombeau vide, il n'a vu qu'un suaire enroulé et des linges bien rangés. Pourtant, son cœur s'est soudain rempli de foi. La lumière a jailli du tombeau. L'exemple du disciple bien-aimé peut grandement nous inspirer quand nous sommes devant des situations de vie qui ressemblent justement à un tombeau vide, des situations qui nous confinent à la tristesse, qui sont incompréhensibles et nous laissent totalement impuissants et sans espoir. Comme pour ce disciple, la parole de Jésus peut refaire surface, susciter la foi et faire naître l'espérance.
C'est dire que si jamais, en regardant notre vie, nous constatons un grand vide, il est malgré tout possible de croire. On peut croire en effet que le Vivant nous console quand nous pleurons, nous relève quand nous tombons, nous rend l'espoir quand nous nous décourageons, se rend présent quand nous nous sentons seuls et abandonnés, nous tend la main quand nous sommes en détresse. En cette fête de Pâques, malgré le vide que nous pouvons ressentir dans notre vie, demandons au Père d'ouvrir notre cœur et d'y susciter la foi en son Fils ressuscité.
Même si le printemps nous semble avoir grand peine à vaincre les rigueurs de l’hiver et à redonner vie à une nature amortie, nous savons que les premiers bourgeonnements seront le gage d'une vie appelée à s'épanouir et ce, malgré tout ce qui tend à la nier. Redisons-le : Christ est vivant! Puisse-t-il toucher au cœur tous ceux et celles qui n’ont plus d’espérance.